Vous connaissez très certainement le fameux Semaine de 4 heures de Tim Ferris. Vous rêvez peut être devant les réussites de la Silicon Valley. Vous écumez les Wired, Hackers News et autres Reddit et fantasmez devant les articles relatant les levées de fonds ou les rachats à 6 zéros.

Ne vous inquiétez pas … moi aussi. Pire qu’une drogue les bons conseils de développement personnel, les success story de Capital et autres articles sur les 10 attitudes de ceux qui réussissent me font m’envoler dans mes petits nuages …

Mais ces petits nuages commencent à vieillir … Mes vingts ans sont maintenant presque vingts ans derrière moi. J’ai lu, vu, relu, revu ces biographies et autres bouquins de développement personnel. J’ai passé de bons moments à imaginer une future réussite à la Californienne. Mais … la « vraie » vie semble un peu plus compliquée que ce que l’on peut lire dans les livres.

“Il y a une différence entre sauter à l’eau et lire dix livres sur la natation”

Le dernier livre lu en date “Tools of Titans” de Tim Ferris au sous-titre “impressionnant” “The tactics, routines and habits of billionaires, icons and world-class performers”. Mais c’est en lisant çà que je me suis dis … Cette fois c’est quand même un peu trop …. théâtral.

Presque 120 résumés d’interviews sur 700 pages, plein de moments de vie, de conseils et autres techniques pour réussir.

On commencera par exemple avec cette perle. Si quand vous voulez faire une chose vous ne pensez pas “Hell Yes !”” (putain oui de oui …) alors dites “No”. J’imagine bien faire çà quand mon patron me dit … il faudrait organiser une réunion avec ce client qui ne paye pas. … "Hell fxxxx »

On passera sur le fait que la préface est signée par Arnold Schwarzenegger, modèle de vertu à l’exception peut-être d’une femme trompée … avec le personnel de maison.

Un petit exercice mathématique nous montrera aussi que si l’on additionne toutes les routines matinales de Ferris, il faudrait plus de 24h pour toutes les réaliser.

Et en s’écartant encore un peu plus on se rend également compte que le livre ressemble quand même pas mal à de la … pub … Des produits, des logiciels, des boites de copains, ….

Et c’est là que mon petit nuage de rêve se décompose doucement et me laisse apparaître le sol qui est en dessous.

Créer une société qui tourne et qui en 4h de travail par semaine me rapporte plusieurs dizaines de milliers d’euros (voir “La semaine de 4 heures”) je n’ai pas réussi à le faire.

Prendre des mini-retraites pendant toute la vie (voir « La semaine de 4 heures ») je ne sais pas faire non plus, j’ai des enfants à emmener à l’école, des clients qui ont besoin de moi.

Attention, je ne suis pas un vieux rabat-joie qui pense que la réussite est impossible, que le développement personnel ne sert à rien et que lire des biographies est inutile.

Je vois ma situation et celle de personnes qui m’entourent. Ceux qui réussissent travaille dur, risque beaucoup, souffre.

Si j’ai des conseils à donner c’est de ne pas se laisser aveugler par les réussites faciles de livres, des films ou des sites. On nous présente des success stories à la Zuckerberg, Gates ou Jobs à longueur de temps.

Quelques poignées de bonhommes qui amasse des fortunes face à des dizaines de milliers qui bataillent pour joindre les deux bouts.

“Ne soyez pas des moutons de Panurge essayant de monter la fulgurante startup.””

Le rêve américain existe peut-être. Trouver de l’argent est plus facile sous d’autres cieux. Mais une entreprise se bâtie client par client, effort après effort et dans la continuité.

Les bons coûts, les rachats mirobolants font la une des journaux parce qu’ils sont « rares ».

Ne vous laissez pas hypnotiser par des mirages qui ne viendront surement jamais. Vous avez très peu de chance d’avoir un million de clients. Vous avez plus de chances d’en avoir quelques dizaines. Chouchoutez les, occupez vous de leurs besoins, et grandissez pas à pas.

Rêvez avec modération. La « Semaine de 4 heures », « Réfléchissez et devenez riche » et les biographies de « Jobs » ou de « Musk » nous ferons toujours montez sur nos nuages. Mais pensez que sous les nuages, la réalité vous guette !